Attitudes nuisibles et aidantes

 

Il importe de prendre le temps d'écouter la personne qui vous confie avoir subi une agression sexuelle. Malgré que vous ne soyez pas un ou une spécialiste, et même si vous vous sentez incapable de réconforter ou d'accompagner la victime d'agression sexuelle à long terme, sachez qu'une écoute attentive et respectueuse à ce moment du dévoilement peut faire une énorme différence pour elle.

Le tableau qui suit met en lumière des réactions nuisibles et des réactions aidantes lors du dévoilement d'une agression sexuelle.
 
Réactions nuisibles
Réactions aidantes
Juger
Poser des questions directes à la victime, lui soutirer des détails, parler sans arrêt.
Écouter sans juger
Laisser la victime s'exprimer dans ses mots, à sa façon et à son rythme. Écouter sans porter de jugement.
Douter
Se montrer sceptique, questionner ce que la victime vous dit.
Croire, respecter le vécu de la victime
Croire ce que la victime vous dit, car il s'agit de son vécu et de sa perception. Se centrer sur ce qu'elle dit et vit.
Banaliser, minimiser ou dédramatiser
Banaliser l'agression, minimiser les conséquences, les émotions et les réactions de la victime.
Recevoir sans amplifier ou sans réduire
Recevoir ce que la victime dit sans minimiser ni amplifier les faits, les émotions et les conséquences.
Souligner ses faiblesses ou ce qu'elle aurait pu faire
Lui dire qu'elle aurait dû faire ceci ou cela. Par exemple, lui dire ou lui faire sentir qu'elle n'aurait pas dû marcher seule ou sortir la nuit.
Encourager ses forces
Valoriser les «bons coups» de la victime. Souligner ses forces et son courage de parler.
Ignorer, se défiler
Ignorer la demande d'aide. Ne pas vous mêler de l'histoire de la victime sous prétexte que cela ne vous concerne pas, que ce n'est pas votre problème ou de votre compétence.
Soutenir et assurer une présence, être disponible
Être disponible pour écouter ou accompagner la victime. Si nécessaire, dire à la victime que l'on se sent incapable de l'aider, mais l'accompagner et la soutenir dans sa recherche pour trouver une autre personne ou une autre ressource qui sera en mesure de le faire.
Culpabiliser, blâmer, accuser
Blâmer la victime pour ce qu'elle n'a pas fait ou pour ce qu'elle aurait dû faire. Lui laisser entendre qu'elle a dû provoquer, qu'elle a sa part de responsabilité dans ce qu'il lui est arrivé.
Déculpabiliser, cerner ses besoins
Faire comprendre à la victime que ce n'est pas de sa faute si elle a subi une agression sexuelle. Lui expliquer que l'agresseur est entièrement responsable de ses actes. Lui faire comprendre que sa responsabilité se limite à prendre soin d'elle-même.
Surprotéger
Étouffer, surprotéger la victime en l'empêchant de sortir, de voir des proches ou de dormir à l'extérieur de son domicile.
Favoriser son autonomie et ses contacts
Aider la personne victime à reprendre du pouvoir sur sa vie, tout en lui assurant une présence. Lui donner de l'espace pour respirer et pour reprendre le cours de ses activités.
Tourner la page
Empêcher la victime d'exprimer les émotions négatives qu'elle vit sous prétexte qu'il n'est pas bon de vivre dans le passé.
Valider ses émotions et ses sentiments
Aider la victime à exprimer ce qu'elle ressent en normalisant ses réactions, ses émotions et ses sentiments, comme la colère, la rancœur, la culpabilité, la baisse de l'estime de soi. Valider son rythme de guérison et ses réactions à court, moyen et long terme.
 
Puis, arrive le moment de chercher, avec la victime, un organisme spécialisé dans le type d'aide souhaité. Orienter une victime vers une ressource adéquate ne se limite pas à inscrire le nom d'un organisme sur un bout de papier. On doit guider la victime en la soutenant et en lui offrant un accompagnement, comme passer un coup de fil en sa compagnie ou s'assurer qu'elle a reçu les soins et les services dont elle avait besoin.
 
Pour en savoir plus sur la manière de bien orienter les victimes, cliquez ici.
 
 
Saviez-vous que - question mark-balloon_green.pngSaviez-vous que ?
 
Les mythes et les préjugés à propos des victimes d'agression sexuelle et des agresseurs sexuels sont nombreux et tenaces. Ces mythes peuvent causer beaucoup de souffrance et d'inquiétudes et risquent de décourager certaines victimes de parler de l'agression.
 
Les intervenantes et intervenants doivent savoir reconnaître les mythes et les préjugés afin d'être en mesure d'aider les victimes à rompre le silence et de contribuer à leur processus de guérison.
 
Pour en savoir plus, consultez la section Mythes et réalités. Elle présente des arguments qui déconstruisent des mythes souvent véhiculés à propos des agressions sexuelles.

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