Dévoiler une agression sexuelle

Dévoiler une agression sexuelle représente une épreuve difficile et une étape importante du processus de guérison pour une victime. Savoir comment réagir et soutenir la personne lors du dévoilement peut faire toute la différence. Tout en respectant ses propres limites, on doit prendre en compte différents facteurs qui aideront la victime. Les conseils qui suivent s'adressent aux intervenantes et intervenants, mais aussi aux proches et à l'entourage de la victime. Toute personne amenée à entendre un dévoilement d'agression sexuelle pourra s'y référer.

En faisant preuve d'écoute et d'empathie, on aide considérablement la personne victime ou survivante, d'autant plus qu'elle a probablement réfléchi longuement avant de dévoiler l'agression. Dans ces situations, il importe d'être à l'écoute, mais également de manifester son soutien. Certaines attitudes peuvent encourager la victime à parler tandis que d'autres ont un effet contraire. Voici des attitudes aidantes:

• Aider la victime à trouver un endroit où elle se sentira en sécurité;
• Évaluer les besoins de la personne;
• Être à l'écoute et respecter le rythme employé par la victime pour révéler les informations;
• Croire la victime;
• Éviter de poser des questions suggestives;
• Ne pas juger;
• Ne pas minimiser l'agression.

Pour en savoir plus sur les attitudes aidantes ou nuisibles, consulter la section Enjeux lors du dévoilement, rédigée à l'intention des intervenantes et des intervenants, ou encore la section destinée aux personnes proches Vous êtes une personne proche?

Il importe de diriger la personne ayant subi une agression sexuelle vers les ressources appropriées lorsque ses révélations dépassent nos compétences. Il faut alors lui proposer notre soutien et l'accompagner pour l'aider à trouver une ressource appropriée. En tout temps, nous ne devons pas ignorer ce qu'elle tente de nous dire.

Différentes raisons peuvent empêcher les victimes de dévoiler leur agression sexuelle ou de porter plainte et certaines peuvent garder le silence pendant plusieurs années. Voici quelques-unes des raisons qui retiennent les victimes de dévoiler leur agression sexuelle:

• Peur des représailles: des victimes craignent que leur agresseur ne se venge ou qu'il les agresse de nouveau si elles parlent;
• Crainte de ne pas être crue;
• Crainte d'être tournée en ridicule;
• Sentiment de honte par rapport à ce qui est arrivé;
• Sentiment de culpabilité;
• Crainte des réactions de l'entourage;
• Sentiment confus envers l'agresseur, surtout si ce dernier est connu de la victime, par exemple s'il est un parent, un conjoint, un ami, une connaissance, une personne respectée dans la communauté;
• Crainte d'être exclue ou de briser le groupe partagé avec l'agresseur, par exemple la famille, la congrégation, l'école, les personnes proches;
• Sentiment de solitude et d'isolement par rapport à une telle situation;
• Manque de confiance envers l'appareil policier et judiciaire qui est perçu comme lent et inefficace.

 

Saviez-vous que ?   Il n'y a pas de délai de prescription pour les agressions sexuelles. Ceci signifie qu'il n'y a pas de limite de temps pour porter plainte. Une victime d'agression sexuelle qui n'est pas prête à signaler l'agression aux services policiers pourra toujours le faire plus tard. Briser le silence ne signifie pas automatiquement porter plainte. Porter plainte aux services policiers contre un ou des agresseurs reste une décision importante. Il revient à la personne victime de faire ce choix. Les services d'aide directe peuvent apporter du soutien à la victime pour l'informer pleinement sur le processus judiciaire afin qu'elle soit en mesure de choisir de porter plainte ou non. Les intervenantes qui travaillent dans ces organismes la soutiendront dans ses choix. Pour en savoir plus sur la plainte aux services policiers, cliquez ici.